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Mondragon
Environnement
Des fouilles archéologiques dans les carrières Pradier
Deux occupations successives, espacées d’un millénaire, 
remontent au haut moyen âge puis à la fin de l’indépendance gauloise
Vendredi 
11 février 2011

Inauguration carrières            Site CNR "Le Millénaire"       

   


Christian Peyron


Roger Boiron


David Lavergne


Roland Pradier

Joël-Claude Meffre, responsable d'opération Inrap (au centre), 
fait des révélations passionnantes.
   

En décembre dernier, ont été inaugurées en grandes pompes les carrières Pradier, situées à 3 Km à l’ouest du village dans la plaine du Rhône. 

Rondement menée, avec l’appui du maire coopérant Christian Peyron, l’affaire s’est rapidement engagée. 2008 : pourparlers, 2009 : quelque 300 lots expropriés sans difficulté majeure, 2010 : chantier gigantesque transformant notamment des champs de colzas en exploitation d’une carrière alluvionnaire et en traitement de granulats.

Le tout couvrant 160 ha, par tranches n’excédant pas 4 ha, sur un filon estimé à 20 millions de tonnes de sables et graviers, étalé sur 30 ans. Bref, une mécanique bien huilée.

C’était sans compter avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) dont le feeling redoutable, déjà aiguisé dans le secteur par les travaux inhérents à la ligne TGV, a repéré ici les traces superposées de deux sites, occupés au haut moyen âge et, précédemment, au 1er siècle avant J. C. Un formidable doublon, aux richesses espacées d’un bon millénaire !

Non, ce n'est pas une partie de golf géante. Ces trous (cerclés de rouge) 
sont les vestiges de silos à grains, creusés dans le limon.

   

Sur 5 000 m2, depuis fin décembre 2010, une équipe de dix archéologues, a été dirigée par Joël-Claude Meffre, responsable d'opération Inrap à Mondragon, au discours captivant : « Nous avons d’abord identifié une soixantaine de silos, creusés dans le limon et destinés à engranger le grain et de la nourriture, avec divers objets, céramiques et monnaies, liés à cette époque mal conne (IXe et Xe siècles). Plus profondément, ont ensuite été décapés des fosses et deux profonds fossés, des céramiques, ossements et autres vestiges de mobilier, témoignant de restes d’une ferme gauloise. »

La proximité du Rhône, pôle attractif pour les communautés anciennes, explique ces découvertes, mises à jour par l’Inrap. De premières réponses portent sur des relations privilégiées avec le fleuve, en fonction des cycles saisonniers d’inondation, de l’espace agraire sur des sols limoneux et de l’utilisation de la grande voix de la Vallée du Rhône.

David Lavergne, agent régional, et Roger Boiron, adjoint scientifique et technique, corroborent ces lointaines réalités « dont il faut tenir compte depuis une législation entrée en  vigueur dans les années 2000 », rappellent-ils. Une coopération très appréciée, entre  le PDG Roland Pradier et l’Inrap, a facilité les fouilles tout juste clôturées la veille de notre visite. Sans que rien ne ralentisse l’exploitation hors du périmètre exploré.  

    

Là, tout de même, ou le bât blesse, c’est le coût de l’opération qui reste à la charge de l’exploitant local. 

« Un chiffre avoisinant 300 000 € », nous a glissé à l’oreille Jean-Pierre Huchard, directeur commercial de Pradier Carrières (photo )

A ce prix-là, on se console comme on peut, en flashant sur l’aspect paléontologique d’une exploitation non dépourvue d’âme.

        
Des poteries, céramiques, monnaies et vestiges d'outils font partie des découvertes
  

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