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En une vingtaine d’œuvres figuratives, l’exposante déploie son propre univers : des paysages irradiants, des pâturages, un moissonneur et sa faux, un pêcheur, le marché, les objets familiers du quotidien.

Une facture minutieuse restitue le ton juste, le geste ancestral, la lumière diffuse du panorama. On repère la silhouette du Mont Ventoux ou des Dentelles de Montmirail. Les bords du Rhône sont aussi mentionnés.

Mais rien là de trop scrupuleux. « J’arrange à ma façon et je recrée à partir d’endroits divers qui sont ceux du domaine agricole, car j’appartiens à une famille d’agriculteurs », explique Raymonde Andrieux-Pensier.

Dès l’enfance, ses dessins sont déjà affichés dans la classe. Mais la terre l’a mise très tôt au travail. Lors des vendanges, son futur époux la courtise. La ferme, son foyer l’accaparent. Elle réside à Lamotte-du-Rhône où rien ne la prédispose à l’art. Elle tente d’oublier le dessin. Mais une vocation la tenaille.

Une osmose entre l’artiste et son écrin et donc l’apologie du monde agricole.

Dans les années 80, elle rallie un atelier de peinture à Saint-Nazaire (Gard). Durant huit ans, elle y apprend la peinture jusqu’au départ du professeur. Un atelier vient d’ouvrir à Bollène, au sein du Foyer de Saint-Blaise.

Elle s’y forge une technique auprès de Flavio Parenti, peintre-graveur qui dirige l’atelier durant dix ans. Livrés à eux-mêmes, les élèves continuent sans lui et font leur autocritique. Entre temps, Raymonde sympathise aussi avec le groupe Contacts et participe régulièrement à des expositions collectives.

Aujourd’hui, c’est sa première exposition en solo. L’événement lui rosit les joues et avive son sourire. « Ce n’est qu’une détente et je n’ai aucune ambition particulière », rappelle l’agricultrice. Permettons-nous quand même d’y voir aussi un équilibre esthétique entre la terre et l’art.

• Exposition l’Office de tourisme jusqu’au 27 avril. Entrée libre.