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Mondragon
Peinture
L’art brut et raffiné de Michel Causse  
Un second jet, après la destruction par les flammes voici près de trente ans
Juillet 
2013

Expo Roland Riché   Expo Causse au Clap (Bollène)    
   


Michel Causse accueilli chez Roland Riché (au centre) pour une rétrospective de son œuvre.
    

Le peintre mondragonnais Roland Riché envisage dans sa grande demeure une série d’expositions, consacrées à d’autres œuvres que les siennes. Celle-ci est la première du genre. Elle concerne Michel Causse, peintre contemporain, difficile à cerner, également établi à Mondragon, qui nous confie : « Je montre aujourd’hui: une rétrospective qui remonte à 1986, après la destruction de tableaux ratés qui m’empêchaient de dormir. Je les ai brûlés pour ma libération. »

Voici bientôt trente ans, des milliers d’heures de travail sont ainsi parties en fumée, avant le départ pour une nouvelle œuvre. Le tout pourvoit ici à une synthèse : 60 peintures, sculptures et installations. Soit une somme impressionnante de vécu à décrypter, au travers d’un assemblage hétéroclite de matériaux de récupération.

Pour ne point ajouter au discours sibyllin d’une critique supposée avisée, laissons parler l’artiste, finalement très près de la matière qu’il traite selon des techniques mixtes, souvent avec le feu, à des fins désormais créatrices : « Pour ma série Pyromène, j’ai brûlé puis rassemblé des couvercles de pots de peinture. »

Sable d’Afrique et rouge de Pompéi

Les stigmates aléatoires dus aux flammes sont tout aussi improbables que ces idéogrammes résultant de ses voyages : « Je colle sur ma peinture de la terre de La Réunion ou du sable d’Afrique. » D’où cette rugosité tactile en camaïeu, ces aspects hiéroglyphiques qui évoquent peut-être le survol d’ethnies lointaines. A contrario, des œuvres lisses et raffinées privilégient le rouge vif de Pompéi.     

Quels devanciers ont pu influencer Michel Causse ? Il cite Paul Klee, ce qui est plausible. Mais aussi Rembrandt ou Goya, ce qui est moins évident. Il avoue un penchant pour Marquet ou Dufy, voire certaine sympathie pour les impressionnistes. 

Mais qu’importe les lignées ! Il crée dans la solitude et s’inscrit durablement dans le courant contemporain, qui échappe un tantinet au voisinage qui l’entoure. Le patrimoine sauvegardé depuis 1986, est-il destiné à durer ? La maturité du peintre l’emporte : « Oui, car, je ne le brûlerai pas. Consciencieusement, je le garde ! »


Côté brut : du sable (ou autre) mêlé au pigment


Côté lisse : du rouge de Pompéi

 
Un cordial vernissage...                                        L'artiste s'y prête avec courtoisie.
   
   
L'art contemporain n'est pas toujours chose aisée. L'exposant commente son oeuvre à la demande.
  

   
Les explications du peintre viendront-elles à bout de la perplexité du visiteur ? Allez savoir !
  


Les stigmates aléatoires du feu sur un disque
   
 
Du sable... du feu... ou les deux à la fois ? Ça s'appelle "Si peu de bleu" (en haut à droite).
     

 Blessures... Et pourquoi pas roseaux calcinés dans la brume ? Ou coulée de miel après l'incendie ? 
    
  
        
       Hommage à Z                                      Pyromène                                            Testament  
   

Le dialogue reste ouvert. C'est ardu mais captivant ! 

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