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Oyez, oyez, braves gens !
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En ces pieuses Lunes, assurément vouées au Dragon, il est bon de remettre
vos pendules à l’heure drastique du vénérable élan.
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Par Saint-Bénévolat, qui, depuis 37 ans, rameute infailliblement ses ouailles,
la très hautement subordonnée Fête médiévale du Drac a pu s’accrocher
aux augustes basques du monstre amphibie, surgi du Rhône
en ces temps immémoriaux de la Gaule romaine.
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J’ai, bien sûr, nommé le Drac de Mons Draconis, et non pas n’importe
quel succédané tel cette Tarasque tarasconnaise, effectivement fille du Rhône,
mais née plus tard d’un épigramme bâtard, aux portes de la Renaissance.
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Nonobstant, il fallut bien attendre qu’un poète se penchât sur les eaux
tumultueuses du fleuve pour y déceler d’étranges réminiscences
arborant les contours luisants d’un Dragon.
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Précisément, à l’orée des années 1970, quelques vers allusifs d’un poème
de Frédéric Mistral, nommément destinés au Drac, éveillèrent la curiosité
du maître de danse d'une alliance folklorique,
qui, au travers d’une légende dite du Dragon,
envisagea alors la résurrection effective du monstre.
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Ainsi naquit, par ce mois de mai fécond de l’an 1971 et parmi la floraison
complice des genêts, la très fameuse et révérencieuse Fête du Drac.
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Oyez, oyez, braves gens !
Ci-devant, par Saint-Bénévolat, six filles et fils du Rhône vont être hissés
au rang suprême de Compagnons de la Confrérie des Chevaliers du Drac.
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Nonobstant, ils ne sont que l’infime partie d’une innombrable cohorte, princes
ou gueux, bourreaux ou suppliciés, bateleurs ou manants, culs-de-jatte
ou funambules, tous corvéables à merci pour la pérennité de la fête.
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Oyez, oyez, braves gens. Acclamez cette sage consécration !
J. P.
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